Éditions GOPE, 13 x 19 cm, 220 pages, ISBN 979-10-91328-46-3, 18.85 €

lundi 6 novembre 2017

Un Bangkok effervescent aux tréfonds morbides




C’est dans un univers finement tiré du réel que Harlan Wolff, l’auteur de La Cité de l’Ange Noir, relate les péripéties d’un détective qui lui ressemble drôlement. Tout laisse à présager que l’écrivain tire l’histoire de son roman de son propre passé – hors du commun – de détective privé.

La Cité de l’Ange Noir rapporte l’enquête de Carl Engel, un détective britannique venu vivre en Thaïlande il y a des années de cela. Rusé, vénal et un brin bras cassé, il vient en aide à un singulier client américain qui lui demande de retrouver un frère disparu et condamné pour des meurtres de jeunes filles aux Etats-Unis. Une piste qui devrait être facilitée par les récents évènements morbides ayant eu lieu à Bangkok où des jeunes filles ont été retrouvées mortes après avoir été violemment torturées sur un mode opératoire identique.

Mais l’enquête prend un tournant inquiétant lorsque le client est retrouvé mort en plein Bangkok, tué par balles par des motards en fuite, au moment où Carl Engel venait de retrouver la trace de l’homme disparu. Ce dernier, un Américain d’origine, ancien combattant du Vietnam et naturalisé thaïlandais, est un curieux personnage qui synthétise à lui seul les dérives humaines et les défaillances d’un système corrompu. Carl Engel, qui a bâti sa réputation à l’aide d’une coopération habile et monnayée avec les forces de l’ordre, se retrouve pris à son propre piège, dans une histoire aux enjeux qui le dépassent considérablement.

L’auteur décrit à merveille les limites de la vie d’un étranger en Thaïlande et la corruption du système judiciaire, le tout sur fond de guerre du Vietnam. Les événements de ce roman se déroulent dans un environnement à la réalité presque tangible, dans un Bangkok effervescent et aux tréfonds morbides.

Mathilde Thieffry
Gavroche N° 276 – Octobre 2017

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