Éditions GOPE, 13 x 19 cm, 220 pages, ISBN 979-10-91328-46-3, 18.85 €

mardi 18 juillet 2017

Présentation de La cité de l’ange Noir



Après l’ethno-polar Un os dans le riz et le polar urbain Bangkok Noir, nous récidivons avec La cité de l’Ange Noir, la traduction du Bangkok Rules de Harlan Wolff !

Harlan Wolff, qui a autopublié son roman en Thaïlande, est emblématique de ce vivier d’écrivains expatriés anglophones qui vivent en Asie du Sud-Est et écrivent en distillant dans leurs œuvres leur expérience locale. Et Harlan, qui a fêté en 2016 ses 40 ans de présence au Royaume, est l’un des mieux placés !

The bigchilli, octobre 2016, p.32-33

Tenant du roman noir, de l’ethno-polar et du thriller, La cité de l’Ange Noir a pour cadre « Krung Thep », « la ville des anges, etc. », et pour protagoniste un détective assez archétypique très proche du Philip Marlowe de Raymond Chandler : Carl Engel, le détective privé, est un observateur cynique et pessimiste d’une société corrompue ; sous des dehors bagarreur, cynique et imbibé, Carl Engel est souvent contemplatif et philosophe ; il apprécie les échecs et la littérature, écoute des concertos de Sibelius ; lorsqu’il n’a pas d’autres possibilités, il lui arrive d’utiliser la violence pour atteindre son but.
Harlan Wolff a également adopté des composantes du style de Raymond Chandler alliant étude psychologique, critique sociale et ironie, et un rythme rapide, entre autres.
Mais les similitudes s’arrêtent là…

Contrairement à Philip Marlowe qui est profondément écœuré par la corruption généralisée de la société californienne des années 40, tout particulièrement celle des politiciens et des policiers, Carl Engel a, lui, compris qu’il y a des combats qui ne peuvent pas être gagnés, et il va plutôt utiliser la corruption qui prévaut en Thaïlande comme un levier, non pas pour s’enrichir, mais dans la plupart des cas pour survivre, simplement survivre.
La grosse différence tient à ce que Carl Engel est un étranger en Thaïlande et que « […] quel que soit le nombre d’années passées dans ce lieu que tu qualifies de « chez-toi », tu es et resteras toujours un étranger. »

Bien moins prude que Philip Marlowe dont l’intégrité morale frise le puritanisme, Carl Engel, qui n’en reste pas moins un idéaliste et un romantique, se laisse trop souvent embobiner par les habituelles femmes fatales voire faciles, surtout après avoir bu quelques verres dans un gogo-bar.
Le roman est aussi ponctué de jeux de mots grivois et de quelques saynètes polissonnes.

www.harlanwolff.com

Autres différences : il y a dans La cité de l’Ange Noir de nombreux personnages secondaires hauts en couleur (locale), quelques passages assez gores et, bien sûr, en arrière-plan, une description en clair-obscur d’une ville asiatique qui nous apparaît sous un jour fort différent.

C’est écrit avec style et une fois la lecture commencée, vous aurez bien du mal à reposer le livre avant de l’avoir fini !

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